Bientôt, ces assistants bipèdes pourront porter les courses, coucher les enfants et mettre la table. Du moins c’est l’ambition des champions de la tech américains qui investissent massivement dans ce domaine.
Le laboratoire Reality Labs de la maison mère de Facebook veut ainsi développer des humanoïdes intelligents capables d’assister les particuliers et les entreprises dans des tâches physiques. L’objectif affiché de Meta est d’intégrer son modèle d’intelligence artificielle Llama à des robots capables d’interagir avec le monde physique. Pour l’instant, l’entreprise dirigée par Mark Zuckerberg n’envisage pas de commercialiser son propre robot, mais souhaite imposer son logiciel aux futures plateformes développées par d’autres. Meta prévoit ainsi de créer une nouvelle division au sein de son laboratoire Reality Labs, selon une note interne consultée par Reuters. «Nous pensons que cette extension de notre portefeuille technologique renforcera la valeur de Meta AI et de nos programmes de réalité augmentée», souligne Andrew Bosworth, directeur technologique du groupe, dans le document.
Longtemps cantonnée aux recherches sur la réalité augmentée et le métavers, Meta souhaite s’imposer dans un secteur où Tesla et des startups comme Figure AI investissent massivement. Elon Musk a par exemple promis que son «Optimus» serait mis en vente dès 2026, et Google a récemment participé à la levée de fonds de la start-up Apptronik qui a récolté plus de 350 millions de dollars en fin de semaine. Basée à Austin, au Texas, cette dernière développe Apollo, un robot humanoïde qui devrait être déployé dans les entrepôts logistiques. De son côté, le PDG d’Nvidia, Jensen Huang, déclarait en ouverture du CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas que «le moment ChatGPT pour la robotique générale est à portée de main».
De nombreux défis technologiques se posent encore. Lors de cet événement qui a rassemblé le monde de la tech en janvier, le patron de Nvidia soulignait ainsi que les androïdes à forme humaine restent aujourd’hui cantonnés à des tâches spécifiques, et que l’industrie doit avancer vers des robots humanoïdes à usages polyvalents. Comme Meta, le spécialiste des puces électroniques veut «construire un cerveau de robot capable de comprendre les lois du monde physique, de raisonner, et donc faire des choses utiles», selon les propos de son vice-président en charge de la robotique, recueillis par Le Figaro. Bien que les deux projets semblent en concurrence directe, un rapprochement des deux industriels n’est pourtant pas à exclure, Reuters rapportant que «Meta a commencé à discuter de son projet avec des entreprises de robotique, dont Unitree Robotics et Figure AI (parrainé par Nvidia, NDLR)».
afp